Jardins de rêve
Invitation à prendre le thé chez le Duc et la Duchesse de Lauderdal : Ham House and garden!
Me voici embarqué à la conquête de la belle Albion, toujours à la recherche de l'ivresse des jardins britanniques. En cet après-midi d'avril, après un bref déjeuner sur le pouce (très loin d'être royal) au bord de la Tamise of course, me voilà arpentant un chemin accompagné de ma troupe. Le but de l'expédition est la découverte de la plus ancienne théière au monde, rien que ça! Mais surtout une plongée dans une merveilleuse propriété du National Trust du XVIIe me siècle : Ham House and Garden! A la première lecture, la maison du jambon ne ressemble pas au rêve du manoir anglais mais très vite la bâtisse, quoiqu'un peu austère s'est révélée être très éloignée d'une charcuterie. La découverte a commencé sous un affreux grain humide et froid, parfait pour plier les parapluies et pour ruiner le moral des adolescents qui nous accompagnaient (garden party oblige en mode sortie scolaire...). C'est transis de froid mais heureux que nous avons atteint la très aristocratique maison. Le désir de profiter des immenses cheminées consumaient nos esprits échauffés par la beauté des lieux.
La maison se distingue par son imposante façade de briques rouges et un décor très britannique saupoudré d'influence italienne de la Renaissance. On est accueilli par des bustes lovés dans des niches et par une imposante statue qui nous rappelle la noblesse de ses occupants. Comme les nuages ne semblent pas nous préserver, nous nous précipitons à la conquête de l'intérieur!
Le bâtiment a été construit en 1610 et est un bel exemple architectural préservé grâce au National Trust et ses bénévoles. Les propriétaires et leur imposante famille nous font les hommages de leur présence grâce aux immenses portraits qui ornent les multiples galeries. Le duc et la duchesse de Lauderdal ont fait de ce lieu leur nid d'amour. La maison conserve quelques meubles précieux comme la bibliothèque de Madame ainsi que la théière la plus ancienne au monde! Si si... Les stucs évoquent l'abondance et la douceur de vivre sous la forme de délicates guirlandes de fleurs et de fruits. L'ensemble parait tout de même un peu austère et sombre mais, chose rare, les tissus anciens et un véritable Van Dick vous transportent loin du XXIe siècle.
Cette imposante bâtisse doit son charme à son ouverture sur ses jardins qui en font un lieu de villégiature très magique. Les jardins se distinguent par un goût du baroque.
La terrasse s’ouvre sur un jardin formel et un labyrinthe. Les statues tentent de nous attirer au milieu du labyrinthe des charmilles. De vénérables pots en terre cuite laissent s'échapper le parfum délicat des jacinthes. Les bulbes sont à l'honneur en ce début de printemps.
Les communs nous laissent entrevoir les cuisines et on peut même déguster de la bière. On se laisse enivrer par les charmes du domaine de plus de 1 hectare.
On passe la grille pour découvrir le potager. L'orangerie est devenue un délicat salon de thé... idéal pour se réchauffer et lire un livre sur les jardins du National Trust mis gratuitement à disposition.
Le clou de la visite réside dans le merveilleux jardin au ton renaissance : le parterre des lavandes! Oui, une folie par ce climat très humide. Enlacé dans des couloirs d'ifs, je suis surpris par cet aspect formel tiré à quatre épingles avant de m’engouffrer sous la charmille conduite en pergolas. On cherche alors des yeux la duchesse dont la robe viendrait mourir entre les délicats massifs.
Bref, les Anglais savent nous rappeler qu'en matière de conservation du patrimoine, ils sont très forts. Captivante et puissante, Ham House est une sensation hors du temps à déguster sans modération avec le réconfort d'une bonne cup of tea, earl grey oblige!
N'oubliez pas: God save the Queen!
Kew Gardens : simplement Royal!
A l'heure où se préparent les vacances de Pâques, je ne peux que vous inciter à traverser la Manche pour découvrir l'amour si particulier de nos amis britanniques pour le monde du jardin. Londres est certes une ville mondiale, mais se distingue par son décor somptueux de verdure.
C'est d'ailleurs la capitale anglaise qui a inspiré Napoléon III lors de la création des grands parcs de Paris comme les Buttes Chaumont.
Comme promis, je vous entraîne derrière les grilles d'un des plus beaux jardins botaniques du monde : bienvenus à Kew Gardens, au Sud de Londres!
Le premier choc vient de la taille du jardin et de son allure tirée à quatre épingles. J'ai parcouru les allées au moment de la naissance du printemps, début mars. Mais même à la sortie de l'hiver, Kew a déjà une parure très chatoyante grâce aux milliers de bulbes et à la majesté des silhouettes nues des grands arbres.
Ce jardin n'est pas réservé uniquement aux vénérables "ladies" car ma visite débute avec des sensations fortes grâce au parcours dans la canopée! Cette promenade vous embarque dans le vide sur un chemin serpentant dans la cîme des arbres : émotions garanties! Vous êtes un oiseau et vous avez une vue stupéfiante sur l'ensemble du décor.
Une fois revenu sur la terre ferme ou plutôt le gazon anglais, il faut se perdre dans le dédale d'allées et de surprises comme les différentes fabriques qui ponctuent le parcours.
Dans l'excitation, on se précipite vers les géantes dames de verres et d'acier qui font la signature du lieu. Les serres victoriennes sont grandioses par leur élégance surannée.
A l'intérieur, on plonge dans des habits d'aventurier au milieu de la jungle et d'une moiteur exotique. La diversité et la taille de certains spécimens sont vraiment magiques.
A l'entrée du parc, on retrouve une autre serre, plus contemporaine, dédiée à la princesse de Galles. Elle accueille une collection d'orchidées, de broméliacées et de cactées très bien mises en scène.
Mais je suis surtout marqué par les associations de vivaces, la justesse des mariages et les nappes de couleurs. Ainsi, à cette époque, le jardin des perce-neige (déjà fanés) est submergé par une mer violette de scylles.
J'ai été très impressionné par une rocaille géante et une somptueuse mise en scène de pots.
Des dizaines de pots composés de plantes parfumées de bulbes rares mis en valeur dans une petite serre.
On peut ainsi découvrir sans se baisser à portée du nez de petites merveilles. Avant de me ruer à la boutique, j'ai juste eu le temps de découvrir un jardin clos réservé aux plaisirs des parfums. Je n'ai pas pu distinguer toutes les variétés de chèvrefeuilles qui embaumaient l'air!
Le plus frustrant dans tout ça, c'est que je n'ai pas eu assez d'une après-midi car reste derrière moi la moitié du parc dont la pagode et le jardin japonais, sans parler des collections de roses et des pergolas qui étaient encore trop timides. J'ai donc fait le voeu de revenir très vite...
Ce jardin, qui pourrait ressembler à un caprice royal, est aujourd'hui l'expression de l'élégance et de la grâce offert à tous. On aurait tord de se priver! Je dois bien avouer que les parcs parisiens ont bien des choses à apprendre même si Kew gardens reste très anglais!
N'oubliez pas Got save the Queen!!!!!!!!! Une pensée toute particulière pour celle qui a été mon ambassadrice et m'a permis de faire ce beau voyage!
A nous les petites Anglaises!!
La semaine dernière, j'ai été cueillir le printemps à Londres, à l'ombre de ses parcs et d'un soleil radieux!
Le point d'orgue de ma visite était la découverte de Kew Gardens.
Ce parc prestigieux est un jardin botanique unique au monde. Comme je l'espérais, cette visite a été un choc esthétique par le raffinement de ses massifs et de ses somptueuses collections hébergées dans les serres contemporaines et historiques. Je vous ferai découvrir quelques unes des facettes de ce fascinant jardin grâce à un article spécial.
Je voulais aborder ici les jolies surprises que j'ai ramenées dans mes valises.
Je suis toujours à l'affût d'une nouvelle plante pour le Jardin de Philomène. Comme dans de nombreux jardins britanniques, la visite se ponctue par la découverte d'une jolie boutique, d'un petit restaurant mais surtout d'une pépinière! Rien de plus enthousiasmant en effet, qu'après le bonheur d'une visite, on puisse repartir avec un souvenir que l'on a découvert dans un massif! Pour une fois, je quitterai Londres sans mon mug de la famille royal au profit de quelques vivaces!
Il faut dire que nos amis anglais savent nous séduire par une boutique fabuleuse à la décoration romantique. Le 'hic' réside dans les prix et une petite déception au niveau de la librairie. Cette dernière est à couper le souffle mais même pour des publications touristiques, la langue de Molière est la grande absente.. Peu importe, je me suis précipité avec mes nouveaux sacs en tissu ciglés Kew à la pépinière!!!! Je suis tout fier car je vais pouvoir aller faire le malin au marché avec mon nouveau "caba*" très british version bobo!!
*on me glisse dans l'oreillette qu'il faut dire "tote bag".
La boutique propose des graines Thompson & Morgan et de jolies collections de pois de senteur. J'ai récupéré une curiosité en achetant deux bulbes d'Eucomis bicolore "Pinapple Lily", plus couramment appelée "plante ananas". Ces jolis bulbes rejoindront notre véranda, très lointaine cousine des magnifiques serres victoriennes que j'ai rencontré sur place!
J'ai craqué pour une nouvelle hellébore qui m'a séduit par sa teinte originale comme le souligne son nom : hellébore orientalis "Harvington double Apricots".
J'ai complété mes petites folies par un brunera "macrophila variega", idéal pour illuminer un coin d'ombre.
J'ai même dû être raisonnable face à la superbe collection de clématites très originales qui me tendaient les bras!!!!
Mais le voyage retour m'imposait d'être, pour une fois, raisonnable. Je déteste ce mot quand je parle jardin! Justement pour patienter sur le chemin du retour, je remporte aussi dans mes bagages un magazine de jardin anglais, juste pour le choc de leurs habitudes et leurs pratiques! C'est aussi l'occasion de revenir avec un petit sachet de graines : des poppies!!! De petit pavots à semer en souvenir d'une semaine de rêve immergé dans le chic britannique!
Vive les jardins de sa Majesté : God save the Queen!
Pérégrinations en Bretagne : les Jardins de Montmarin
Cet été, nous sommes partis à la découverte de la Bretagne. De notre point de chute dans la cité corsaire de Saint Malo, nous étions décidés à faire la conquête des paysages de la côte d'Emeraude. Loin des clichés humides de cette région, nous avons été emporté par l'exotisme du climat. Un temps ensoleillé nous a accueilli toute la semaine, nous permettant d'alterner plaisirs balnéaires et expéditions botaniques.
La lumière magique de la mer qui se donne des airs de Méditerranée..
Il était inconcevable de quitter la Bretagne sans un détour par un jardin remarquable (notre label de référence... dans une région inconnue). Le plus difficile est de choisir, tant la Bretagne se distingue par ses jardins prestigieux. Nous étions décidés à découvrir une malouinière (demeure typique de la région de Saint Malo, souvent liée à de riches armateurs). Il ne nous en fallait pas plus pour opter pour Montmarin.
Le domaine se situe à 4km au sud de Dinard (la belle cité élégante). Le jardin est connu pour son parc qui se pare d'une belle collection d'agapanthes. L'autre particularité du lieu est que les jardins sont classés monuments historiques. Ils se composent d'une succession de terrasses qui s'ouvrent sur la rive de la Rance. Le domaine est indissociable de son histoire maritime et notamment de la construction de navire favorisée par ce site exceptionnel.
Dès l'entrée, le charme opère...
La cour d'honneur s'ouvre sur la magnifique demeure du XVIIIe siècle. Les dépendances accueillent ce jour là une vente aux enchères et nous donne l'occasion d'une visite pittoresque au milieu de tous ces objets. On se lance dans la visite du parc en démarrant par une jolie boutique qui tient lieu d'accueil.
On aborde en premier la terrasse supérieure, fière et élégante avec ses dessins de jardin à la française. Elle est ponctuée par les agapanthes, emblèmes du jardin, et ses magnifiques lions qui dominent le décor.
Puis nos pas nous entraînent à travers le parc à l'anglaise. Mais nous sommes rapidement écrasés par le soleil de juillet qui nous pousse à nous réfugier à l'ombre. Le soleil est le meilleur des guides car il nous impose une halte sous les frondaisons qui nous révèlent toutes leurs richesses.
L'autre atout de Montmarin : une collection typiquement bretonne avec de nombreux hydrangeas. Les variétés se bousculent pour mieux nous séduire. Quand soudain, nous tombons sous le charme d'une variété inconnue :
La variété Harmony que nous avons pu identifier grâce aux bons conseils du jardinier.
Ensuite, on découvre le potager clos de mur mais qui n'est pas accessible. Une belle rocaille mérite le détour, tout comme le point de vue insolite sur la Rance qui, à lui seul vaut le détour.
Les jardins sont parfaitement entretenus et nous réservent une dernière surprise à même de me faire perdre mes nerfs!
Avant de partir, une pépinière nous accueille! Cette initiative est trop rare dans les jardins français!!! Ici, nous avons pu librement échanger avec un jardinier, flaner entre les variétés en culture et même choisir un petit bout du jardin en guise de souvenir. Le très bel hydrangea Harmony et ses boutures avait déjà séduit nombre de visiteurs et n'était donc plus disponible.
Pour nous consoler nous avons craqué pour une nouvelle agapanthe, véritable carte postale de vacances pour notre jardin creusois. Elle vient rejoindre Queen Mum. Nous avons porté notre choix sur une variété plus trapue aux ombelles bleus foncées : l'agapanthe "vallée de la Loire" (pas très breton!).
Un jardin envoûtant qui ne peut laisser indifférent par son cadre imposant et la richesse de ses collections qui en fond un domaine unique.
Amateur d'agapanthes, d'hydrangeas ou de couleurs à la douceur de la Bretagne, n'hésitez plus et devenez le temps d'un après-midi, un armateur heureux!
Pour en savoir plus :