Le jardin de Philomène...

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Versailles, Jardins de roi


Dans l'intimité de la Reine, visite du Hameau...

A  la fin de l'automne, nous sommes repartis sur les traces de l'Ancien Régime dans un de nos lieux préférés, Versailles!

Voilà fort longtemps que nous n'avions pas foulé le sol du précieux palais. C'est donc avec beaucoup de gourmandise que nous avons plongé dans le XVIIIeme à la recherche de l'intimité de la Reine.

 

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Cette fois nous ne pousserons pas la grille d'or du Château mais nous avons fait le choix de l'intime.

 

Nous vous convions à nous suivre au Domaine de Marie-Antoinette. Ré-ouvert depuis 2006, il se compose des jardins de la Reine, du Hameau ainsi que du petit Trianon. Le domaine est l'espace privilégié pour sentir derrière la rumeur du palais les goûts et les privilèges du premier cercle de la souveraine. Pour la première étape, retour au Hameau, au cœur de l'utopie des Lumières.

 

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Le Hameau est un lieu irréel. Une fois la porte de la maison du Suisse passée, on découvre un petit village composé de chaumières rustiques et fantasmées. L'influence des Lumières et notamment le goût d'un retour à la nature prôné par Rousseau semble être le fil conducteur de ce curieux spectacle. Le décor met en scène une rupture avec le style classique du château. Un merveilleux et romantique jardin anglais où coule une sinueuse rivière sert d'écrin loin de la rigueur du jardin de Le Notre.

L'étiquette de la Cour s'évanouit alors pour un monde champêtre idéalisé. Marie-Antoinette, véritable maîtresse du domaine, impose sa marque dans l'air du temps. Le domaine est née en 1782 et 1783. Il restera comme une des réalisations les plus fortes de Louis XVI à Versailles, même si ce dernier ne s'y rend que très peu. Le Hameau n'est pas précurseur car il s'inspire du domaine de Chantilly. On retrouve l'influence du peintre Richard Robert. Les travaux sont alors confiés à Richard Mique.

 

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Les fabriques sont couvertes de chaume, composées de pans de bois dans un style normand. Chaque maison a une attribution très spécifique comme la laiterie ou la maison du jardinier. Au centre, on s’arrête devant la maison de la Reine et la tour de Marlborough.

 

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Ces masures sont destinées aux loisirs et accueillent différents divertissements comme le billard. L'intérieur n'est pas visible car pas encore restauré. La rusticité faisait place à un confort et un style classique et luxueux.

 

Seuls les intimes sont conviés dans ces espaces. On ferme les yeux pour entendre le rire de Madame Royale ou l'agitation de Madame Campan, la femme de chambre de la souveraine. Ce lieu brise le cérémonial d'une vie de cour en public et a pour conséquence d’exacerber les haines et les rumeurs contre la reine. Ce refuge pourrait paraître aujourd’hui sans âme mais le lieu est entretenu avec soin. La présence des animaux comme les poissons dans la rivière et les cygnes donne l'impression que la visite se fait dans le secret d'un retour imminent de son illustre propriétaire.

 

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La nouveauté réside dans la restauration des petits potagers autour des chaumières. On découvre ainsi des espaces délicieux cultivés et initiés par le Chef Alain Ducasse et le Jardinier en chef Alain Baraton. Venez découvrir le potager de la Reine qui sert à quelques belles tables de la capitale.

 

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Le lieu est d'autant plus émouvant que c'est ici que la reine se trouve au moment où l'orage éclate. Le 5 octobre 1789, un messager lui demande de regagner en urgence le château. Elle quitte alors son hameau sans jamais pouvoir y revenir, happée par la Révolution.

 

Comme une invitation à la douceur de vivre, on refuse le destin funeste et on se hâte vers le petit Trianon pour se laisser griser par le décor délicat du refuge de la reine...

 

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 La clé est dans notre poche, mais nous ouvrirons la porte lors d'un prochain épisode...


07/03/2015
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Versailles : mon coup de coeur permanent!!

 

"Si Versailles m'était conté..."

Ainsi pourrait commencer le voyage que je fais très souvent dans mon esprit, à la rencontre d'un lieu mythique. En effet, des courtisans les plus assidus aux historiens les plus inspirés, le palais et son domaine ont suscité bien des commentaires. Mais il reste pour moi, anonyme jardinier, un coup de coeur permanent! 

 

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Du plus loin que je m'en souvienne, Versailles m'a toujours paru familier. Je l'ai beaucoup fantasmé autour des belles gravures et de ma bibliothèque. Il se trouve à la croisée de ma fièvre pour la société aristocratique de l'Ancien Régime et de l'art des jardins porté à son sommet. Commençons par rendre hommage à ce bon vieux Louis XIV, qui a fait de son jardinier paysagiste un immortel grâce au dessein glorieux de son ambition.

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J'ai parcouru le parc quelques fois sans jamais suivre le même chemin. Je frissonne sous la magie des cascades de la salle de bal avant de me perdre au Petit Trianon.

Je parcoure les allées comme le surintendant des finances, commentant les dernières restaurations ou le choix des vivaces qui ourlent les massifs. Alain Baraton n'a qu'à bien se tenir sinon je lui vole sa place...   Rigolant

 

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Mais à chaque fois, c'est la même histoire : la magie opère, les jardins sont là, triomphants et écrasants sous le poids des siècles.

Le plus incroyable est la capacité des lieux à suspendre le temps. Versailles est un gage d'éternité. On dit parfois que les jardins ne survivent guère à leur créateur. Ce jardin est aujourd'hui encore la référence, porté par sa légende dorée.

Le parc initié par Le Notre est devenu le fer de lance du jardin à la française, voir même de toute demeure aristocratique de premier ordre. Aujourd'hui, Versailles fête son jardinier et fait de son travail l'écrin principal du palais. Le célèbre jardinier est côte à côte avec le roi soleil. Déjà au soir de sa vie, le roi lui avait accordé le privilège de le suivre en chaise roulante pour une visite de son oeuvre.

 

Les bosquets sont un manifeste pour l'histoire de France. Le pouvoir conduit les eaux et dicte les paysages.

 

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Le bassin d'Apollon reflète le rêve d'une monarchie à son apogée.

 

Le parc donne lieu à mille lectures : politique, par la rigueur des dessins et les perspectives triomphantes, mais aussi intime, avec le choix des essences rares ou les aspirations romantiques d'une souveraine en son domaine...

 

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On rencontre, lors des fêtes de nuit, des personnages hors du temps...

 

Le temps parfois s'est précipité, la France s'est embrasée mais devant tant de beauté, le parc a été épargné. Même la tempête de 1999 a fait renaître les jardins. Aujourd'hui, pas un soupir, à peine quelques rides ne viennent briser le spectaculaire ordonnancement. Les rois ont déserté la galerie des Glaces mais la République conserve précieusement son trésor national.

 

Versailles est un songe sans cesse renouvelé. Désormais, les jardins voient renaître certains bosquets disparus et font place à l'art contemporain. Le paysagiste Louis Benech et un plasticien ont rendu hommage à Le Notre pour les 400 ans de sa naissance en créant le bosquet du Théâtre d'eau, à découvrir.

 

Poursuivez la visite : site officiel du château de Versailles

 

 

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Cet article est une déclaration d'amour à ce jardin qui nous fait croire, l'espace de quelques heures, que nous sommes de grands seigneurs. Mon goût n'est pas au jardin à la française mais Versailles m'attire comme un papillon à une étoile. Il n'en finit pas de m'inspirer et se dessine déjà sous ma plume, le désir de le découvrir à nouveau avec une visite de son potager...

 

Je dédie ces mots à ceux, qui à l'ombre du château, m'ont permis de me glisser souvent entre ses murs...

 

 


24/02/2014
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