Le jardin de Philomène...

Quand l'orage gronde sur nos têtes ou que la vie est un peu rude, rien de tel que de trouver refuge dans son petit lopin de terre.

Au début du mois d'août, les travaux me laissent du temps pour contempler les massifs. Seul le potager demande encore des soins même si le temps pluvieux l'a transformé en paradis pour capucines et voraces limaces.

Aujourd'hui, je gratte la terre, je bichonne la pelouse et je compose des bouquets pour la table ou la maison.

Le jardin devient alors un soin à lui tout seul. Je n'ai pas besoin de drogue mais juste de mon sécateur. Je vide mon esprit en contemplant le balai des insectes. Je fais des projets de réaménagements et je suis déjà un peu dans les plantations de l'automne.

Les massifs sont opulents et très denses. Beaucoup de sauvages et de fleurs comme autant de gourmandises.

Alors que le jardin d'Eden de mon enfance se referme doucement, je ne suis pas triste.Le jardinage est une activité de partage. Mon épouse est ma première alliée et confidente et le jardin est devenu notre première création.

Sans le savoir, chaque fois que je prends mes bottes et mes vieux gants, je reproduis les gestes et la tradition familiale. Depuis petit, je vis entre les tomates et les fleurs. Le potager a longtemps été une activité annexe à mes nombreux massifs. Désormais, il est lié à mon grand-père et chaque coup de bêche me rapproche un peu de lui.

Non, je ne suis pas triste car ma main fine et blanche retrouvera les gestes de ses mains de paysan et à mon tour, j'aurai à cœur de transmettre les valeurs de la terre aux enfants qui peupleront le jardin de Philomène.

Amis jardiniers, il est bien difficile d'arrêter le temps mais si facile de faire renaître la vie, les mains dans la terre pour marquer les saisons. On dit que le jardin ne survit pas à son propriétaire mais quelque part, sa beauté aura créé chez son visiteur une émotion qui le conduira toujours vers un souvenir heureux.